mardi 26 octobre 2010

Gouineaëlle

Je me nomme donc je suis blonde pulpeuse
Pour mes amis je suis gouine
Pour ma famille je suis amoureuse
Pour le boulot je suis gouine mais
Pour ma moitié je suis gouine féminine
Pour moi je ne suis pas juste ça.

Au boulot je suis un pot’ avec des nichons pour les garçons, une lesbienne féminine avec les filles.
Au quotidien je suis la nana qui sort avec des femmes, dans la rue je suis la blonde cruche potiche à gros seins toujours heureuse.
  Avec mes amis je suis lesbienne, je me dois de l’être à 100 pourcent, mais parfois eux aussi avouent 5h du matin comité restreint, ce n’est pas tout ou rien, ce n’est pas une croix dans une case c’est une multitude de ressentis, de chair et d’esprit, des terminaisons nerveuses des hormones et des envie, des besoins et des désirs. Alors je joue mon coté fille à fond, avant de sortir je me prépare je me maquille je met des talons des robes des bas et de la dentelle, je sors, on me regarde avec interrogation, les hommes posent un regard lourd sur moi, ils veulent tous toucher mon 90 D dans leurs rêves les plus banals.
  Avec moi je suis blonde les cheveux longs, mais je ne suis pas une plante verte, j’aime tous les sexes tous les genres tous les états civils, j’aime ceux qui sont fiers d’être la personne qu’ils souhaitent la plus complexe soit elle. J’aime ceux qui deviennent fiers, ceux qui se construisent se détruisent et ne savent pas qui ils sont.

Sexuellement:
  J’aime regarder les beaux mecs, souvent gay. J’aime regarder des pornos hétéros, me mettre à la place de l’homme, les butchs et les trans me rendent folle, « viens me chercher chériE, je veux faire un tour dans ton camion » cliché. « Soulève moi avec seulement deux doigts, dis camion. »
  Quand je rêve c’est une homme, c’est mon meilleur ami on se mari. C’est une femme, elle est blonde rousse ou brune les cheveux longs les yeux clairs et de petits seins tout rond, elle est en robe de marié moi aussi, et on fait l’amour dans un boudoir à la lueur d’une bougie.
  Quand je baise j’aime être femme, dominée, maso à souhait, te prendre par derrière, peu m’importe ce que tu as en dessus et en dedans, que tu m’emportes c’est la seule chose qui compte.
  Quand je pense à baiser je suis un homme.                      Je suis sexuée.

dimanche 24 octobre 2010

TLB

Pour mes parents, j’étais un garçon. A 4 ans, ils s’amusaient de me voir courir avec les escarpins de ma mère dans l’appartement. L’année suivante, au spectacle de fin d’année du centre aéré, je dansais sur « Eve Lève toi ». Les vieux en étaient fiers à tel point qu’à chaque fête organisée à la maison, je devais exécuter la chorégraphie pour le plaisir des convives. Dans les pelouses environnantes de la cité, les garçons jouaient à Thierry La Fronde. J’incarnais la belle Marianne, amoureuse de son héros, le petit Ludovic M.
Nous avons quitté la ville et sa banlieue pour la campagne. Mon père a lancé à ma mère : « Si tu continues à le laisser faire, tu n’en feras qu’un pédé ». Ça allait assez mal entre eux. Pour ne pas m’attirer les gifles du paternel, je me suis soudain pris d’intérêt pour les petites voitures. J’ai essayé, pour lui, mais aussi afin de faciliter mon « intégration »… Dans cette région, elle n’a jamais eu lieu. En primaire, on m’appelait « la fille manquée ».  Quoi qu’il arrive, je demeurais un « Étranger », celui qui venait de « la ville ». On ne voulait pas de moi en raison de mes origines ou de ma voix fluette… A partir de la 4ème, lassé d’être insulté de « travelo » et de «sale pédé » ;  j’ai fait une crise de nerf. Un des caïd qui me persécutait à décider de me renommer « Jo la Durite »… Période emplie de paradoxes. Les journées étaient très longues. Toujours seul, exclu, sans soutien moral, sans ami. La nuit, tout l’opposé. Dans cette pension, j’étais à la fois le « pédé de service » et l’amant d’une dizaine de garçons… De quoi devenir barge.
J’ai choisi de quitter la région à partir de la seconde pour me forger une identité de façade toute neuve. Hétéro fiancé pour beaucoup, amant furtif de passage dans des chiottes dégueulasses de gares…  J’étais la dualité intra-psychique incarnée. 3ans plus tard, je suis devenu « Mon canard ». Première passion réciproque. L’envie commune de tout plaquer.  J’ai eu peur d’être qui je suis… Il était le premier à m’aimer vraiment, mais je ne partageais pas ses sentiments. J’aimais sa gueule, son corps, son cul, sa bite. Pas sa personnalité… Quand je l’ai quitté, il m’a traité de « Salope » tout en suspendant mon corps au dessus des voies ferrées.
A 20ans, j’ai choisi d’être « Pédé » et « Pute » à plein temps. Vengeance sur les cons, ceux qui m’avaient insulté, humilié, rejeté.  Je suis passé de leur pire cauchemar à leur plus grand fantasme. En m’appropriant mon corps et ma liberté, je suis devenu fort.
Les années ont passé. J’ai expérimenté beaucoup de choses. Des bonnes et des mauvaises. Je n’ai aucun regret.
Pour ma famille et mes proches, je suis Fred. Fils, petit-fils, frère ou cousin de…
Pour la plupart des gens, je suis Thomas.
Dans mon groupe, je suis Lolita.
Dans ma troupe, je suis Monika.
Pour mon mec, je suis « Mon Cœur ».
Pour mon chien et mon chat, je suis Dieu.
Au travail, je suis un confrère, un collègue ou un collaborateur.

Je suis un être complexe et multiple. Ni jamais totalement différent, ni tout à fait le même. Je vis dans un corps de garçon. Je suis en couple avec un homme que j’aime sans honte ni tabou.

Je ne sais pas ce que signifie « être un garçon », c’est une notion bien trop abstraite pour que je puisse m’y reconnaitre. Je ne suis pas une fille non plus, (non pas parce que je n’en ai pas le corps), mais parce qu’il existe tant de façons d’être une femme que je risque de m’y perdre.

On peut me lancer mon homosexualité à la tronche, je m’en tamponne. La honte de mes récents agresseurs  n’est pas la mienne. J’explore encore bien des choses, j’analyse, je réfléchis.  Je mets en scène des éléments qui deviennent des prestations artistiques. Je suis riche de cela. Je suis « Queer Gender ». J’emmerde les cons. Je ne baisse plus les yeux devant eux. J’ai appris à me forger une carapace mentale, par moi-même, mais aussi au travers des freaks et des gens hors normes rencontrés dans mon parcours. Je reste malgré tout une « victime potentielle », mais je n’ai plus peur  :  je suis en phase avec moi-même. Je suis libre de vivre, d’aimer, de ressentir, de gueuler, de pleurer, de rire, de jouer, de jouir. Je suis l’égal des autres individus. Ma couleur favorite est le rose. Elle est  l’une des teinte de la diversité, de la richesse humaine. Il n’est pas question de m’en priver. J’appartiens à ce monde. Je crois au vivre ensemble. Je suis ce que j’ai envie d’être. Un point, c’est tout.

Buddy

Radio trottoir involontaire :
- Rue : « ben moi je ne dis pas que je suis hétéro, alors pourquoi tu dis que tes gouine ? »
- travail : «  eh c'est une insulte, tu t'insultes toi même et tu veux qu'on te respecte ? »
- famille : «  ce n'est pas très joli dans la bouche d'une fille, ma chérie, moi je préfère homosexuelle»
si j'avais voulu ton avis, je te l'aurais demandé !
Oui perverSE, malade, salE, pas normalE ! Et pourtant le droit de dire merde et même parfois d'ouvrir de nouvelles voies, le fait que je sois gouine, que nous soyons gouines, transgenres, folles, futchs, bi, queer, domina, ...................etc................... fait exploser le cadre !
Merde, chiotte, bitch, chatte, GOUINE !

Provocation versus fiertéE ?
Être gouine c'est faire de mon statut pourri un axe de revendications, une raison d'être fièrE, un angle de réflexion, c'est admettre que si je suis dominéE par ce bout là, je suis dominantE ailleurs, comprendre la place que la société a choisit pour moi et la combattre, travailler les paradoxes, envisager les convergences,
Au début, j'étais homo, goudou, pas sure, « j'me ferme pas d'porte », et en fait... honteusE ! J'ai pris mon temps pour comprendre que ce que je croyais être des liens avec le monde normal n'étaient pas choisis, comme des cordes autour de mes poignets et de mes chevilles, que je devais m'en défaire si je voulais exister .Ensuite je suis devenuE lesbienne, et je cherchais frénétiquement mes semblables, j'en ai trouvé qui se tâtaient aussi et ensemble on a sauté le pas, chacunE à sa façon, mais touTEs dans la même direction,
maintenant je suis unE gouine, j'oscille à l'envie entre une petite butchitude glam et une franche androgynie spontanée, et maintenant, pour de vrai j'ai ouvert des tas de portes, de fenêtres, j'ai pété des murs aussi, je suis gouine point point point, à l'identité mouvante mais pas friable, enrichie de tous ses courants d'air et d'idées.
je suis gouine donc regarde le monde d'une place à part et consciente, de celLE qui n'appartient pas à la grande communauté de la solidarité familiale, de la maternité imposée, du mariage comme normalité, du couple comme étalon de valeur, de celLE qui veut aimer et baiser dans tous les sens, révolutionner le monde social et le monde du cul,
de celLE qui, étant moche et perversSE, fait de ces tares l'instrument de son autonomie, de celLE qui se sent travestiE en robe couture occasionnelle et qui aime ça, qui s'adore en caleçon et parle de ses poils avec tendresse, qui aime et baiserait bien les butchs, les fems, les mécanicienNEs en talon haut, et qui aimerait les baiser différemment, parce que je ne suis ni un homme en plus doux ni une femme en plus brutale,
de celLE qui milite contre les violences faites aux femmes, qui sait que ces violences sont partout à combattre, y compris chez les gouines, y compris en elLE,
en me nommant gouine je disloque la force de la norme, en moi et autour de moi, je m'affranchis du seul désir de convaincre, je vais très loin parce que c'est jamais trop loin, parfois je souffre en silence et souvent je gueule à plusieurEs, je continue à combattre, à désirer, à créer, à m'aimer et à aimer, je prends toute la place et je coupe l'herbe sous le pied de celLEux qui veulent parler à ma place, parce qu'ils ne diront jamais qu'il faut tolérer les gouines, parce que je m'en fous qu'on me tolère,
je veux de l'espace, que mes copinEs aient de l'espace, que nos utopies et nos expériences aient de l'espace, que nos erreurs et nos doutes aient de l'espace, de l'espace encore pour nos images, nos mots, nos musiques, nos cris, nos rires, nos douleurs, nos identités, notre fierté et notre joie

L.

Je suis en recherche, en évolution, en construction.

Je n’appartiens pas au genre féminin,  sans doute au genre masculin. J’essaye de mettre mon corps en accord. Je n’ai pas d’identité fixe. Je suis fluide.

J’aime les femmes.

Je rêve d’un corps que j’ai pas eu, que j’aurai peut être jamais. Je rêve qu’on cesse de me percevoir comme une femme. Mais pas comme un homme non plus. Je suis chiant.

Entre deux probablement. Transgenre peut être.

Les mots sont-ils capables de décrire un Etre ?

Human after all.

vendredi 22 octobre 2010

Corto

Je suis l’enfant né tatoué. Je suis l’enfant né le jour de la mort du frère, un an auparavant, ayant vécu 17 jours.
N’allons pas sortir nos mouchoirs et nos artilleries stupides de psychiatres de comptoir....
toute ma force, toute mon ambiguïté, toute ma complexité, et les tréfonds de ma féminité sont inscrits sur ce tatouage.
Alors, bien sûr, et sans entrer plus dans les détails, la route fut longue, aride, sinueuse et escarpée pour arriver à ce constat.
L’enfance garçon manqué, l’adolescence douloureuse, l’âge jeune adulte d’une violence inouïe, à me heurter à grande vitesse contre les murs suintants pour les âmes égarées, les corps sans nom étreints, les substances, la vitesse, l’ivresse, la vie à prix triplée, la nuit tous les prix triplent....
croire qu’avec toute cette violence le tatouage s’effacerait,
croire qu’avec toute cette violence la douleur des parents serait étourdie par l’angoisse
et puis, oui, l’amour avec une fille. Et la lumière. L’évidence même....
Aujourd’hui je suis la femme «père» de Gaspard. Mon prénom reste mixte, Féminin/Masculin...y a pas de hasard, je vous dis.
J’écarquille les yeux tous les jours sur la femme mère de Gaspard, le fils garçon qu’est Gaspard....et même si pour rien au monde je n’aurai accepté le lien de la maternité... et même si cet acte d’une force que j’aurai bien du mal à vous dire, ne fut jamais et ne sera jamais le seul but de ma vie, ni de notre vie,
je suis l’enfant tatouée, fière à en crever de transmettre ce seul putain d’élan capable de nous foutre la tête en haut ou en bas, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire : la vie.

vendredi 15 octobre 2010

bggb

Je me nomme donc je suis

Au départ, j’entends « garçon manqué », et je vois que mon frère. C’était peut-être mon modèle. Sur les photos, je me plais, on pourrait croire que je lui ressemble. Si j’étais son petit frère…
« Garçon manqué », très vite c’est ce qui semble me définir, dans une classe, dans une école, dans mon milieu. Je comprends et je comprends pas à la fois. Je comprends encore moins pourquoi je raconte que je suis né garçon mais que mes parents voulaient une fille après mon frère, alors ils m’ont transformée. On me croit.
Un jour je suis dans la cour, avec mes copines on a noué nos écharpes et quand on glisse à deux chacune un bout dans notre ceinture, on arrive à faire la longueur de la cour. Des grandes sur un banc nous regardent. « Sales gouines », crie l’une. Je connais pas ce mot, mais je suis remplie d’effroi.

J’ai une dizaine d’années maintenant. J’ai compris que je devais regarder les garçons, j’ai compris que mes envies de cheveux courts, de grosses chaussures et de jeans larges n’étaient pas normales. Pourtant, je joue à passer seule dans les couloirs entre midi et deux en roulant des mécaniques et j’entends : « eh beau gosse », et puis : « et mais c’est un mec ou une fille ? », je m’enfuis.

J’ai quinze ans. Je hais les homosexuelLEs, je les méprise, c’est plus fort que moi, malgré une éducation homophile, j’ai envie de les mettre sous terre, leur faire comprendre ce que je pense d’eux et de leurs manières dégueulasses.
Je baise avec des mecs, le plus vite possible.

J’ai 18 ans. Quelque chose s’est effondrée en moi. Un truc a lâché. Trop de haine, trop de dégoût, trop de douleur et d’insensibilité à la fois, j’ai coupé, brûlé, torturé mon corps, et ça me mène à l’isolement de la société. Et dans ce groupe de parias que nous sommes, l’une de nous se dit bisexuelle. Pour la première fois, je me penche sur l’idée, c’est comme une brise qui passe sur mes épaules, je trouve ça pas plutôt cool, j’ose dire et penser : « ce serait pas mal de l’être… ».

J’ai 20 ans et je me planque derrière un écran tard la nuit pour aller sur des « chats de filles ». C’est comme ça que je les appelle. J’ose rien dire : je sais pas ce que je suis. J’ai juste le cœur qui bat. Enfin.
J’ai 20 ans. Première gay pride, première soirée lesbienne, première meuf. Je suis homo. Je suis lesbienne. Pour la première fois je me nomme ; pour la première fois je suis.

Je vis une vie de lesbienne. Ma meuf (la première), ses filles, mes études. Je m’abonne à Têtu puis je me désabonne, parce que trop parisien depuis que j’ai quitté Paris ; je crache sur les ghettos, sur le Marais qui m’a pourtant ouvert toutes ses portes. Je dis : « la priorité, c’est les droits humains (parce qu’on ne dit pas droits de l’Homme, ça je le ressens), la priorité, c’est politique, comme le racisme, comme les étrangers ». Je dis : « de quoi se plaint-on, on a tout en France ; même le pacs ». Je me pacse. Jamais je ne me suis fait agresser à Paris, juste parfois sentie « mal à l’aise » - ni dans cette ville paumée d’Auvergne où je vis désormais, avec ma femme et mes belles-filles, au grand jour. De quoi se plaint-on en France ?

J’ai 25 ans, je rentre à Paris.  Je remets pas les pieds dans le Marais, pas la peine j’ai ma vie toute tracée.

Deux ans plus tard, j’assiste à Lille au procès du député Vanneste, à l’occasion d’un stage en cabinet d’avocat. Au tribunal, je me fissure. Je rentre à Paris en deux morceaux, une véritable hémorragie. Les mots de Vanneste crissent encore. Sa haine. Son dégoût. Je suis homosexuelle, nous sommes homosexuel-le-s, des gens nous haïssent, des gens nous préfèrent morts, des tas de gens, presque la terre entière, je mets un pied dans Act Up-Paris.

Gouine. Butch. Queer, tout explose. Je suis d’abord Gouine, ENFIN, après tant d’années, une vingtaine depuis cette cour d’école où le glas avait sonné, gouine tellement, je me débarrasse de ces cheveux trop longs, j’assume ces fringues trop larges, j’exulte, je m’autorise, j’accepte aussi d’avoir mal, parfois, je me découvre, je laisse mes yeux courir sur les angles de mon visage, ceux que j’avais maudits pour n’être pas assez trompeurs, pas assez pour me faire passer pour une « fille », une « vraie », je me souris dans le miroir, je passe de la cire dans mes cheveux, je m’achète une casquette, je jouis des confusions, trop rares, madame monsieur, et si je finissais par enfin me ressembler ? Je suis au cœur de ma communauté, que j’adule après l’avoir tant repoussée, avec les pédés c’est le top, je suis comme un poisson dans l’eau, ni homme ni femme, eux m’appellent  « butch » mais ils sont trop sensibles, certaines gouines rigolent en m’appelant « pédé », je me sens bien, ni l’un ni l’autre, juste un poisson dans l’eau, mais quand il faut parler je dis que je suis « gouine », très fort, parce que Simone de Beauvoir, parce que Wittig, et les autres après, femme, lesbienne, gouine rouge, virago verte, j’ai lu ni Butler ni Preciado, mais j’ai écouté les gens me parler des trans, des intersexuéEs, des queers, et j’ai senti que je n’étais pas juste gouine, mais les mots, MES mots, manquaient.

Un jour, vers 30 ans, j’ai entendu pour la première fois la chanson de Danielle Messia, « De la main gauche », c’est con mais j’ai vu le chemin parcouru, depuis cette époque où je jouais au grand frère de mon grand frère, à aujourd’hui, heureuxSE dans ce corps féminin mais pas trop non plus, et avec ces parures masculines, mais pas trop non plus. Je suis un genre de gouine-pédé. Avec toute la liberté qui existe entre ces deux identités. Aujourd’hui, je réfléchis au queer. Je suis prête à me laisser séduire par ce mouvement racoleur, à abandonner mon identité de gouine. Mais pas trop non plus.
Parce que j’ai trop conscience de ce qu’est être une femme. Née femme dans un corps de femme, élevée et le plus souvent perçue comme telle. Les femmes restent mes sœurs, même quand je me sens être le frère de mon frère